Ils les appellent dans leur jargon, les "guillotines à motards". Les glissières de sécurité, installées pour limiter les conséquences d’une sortie de voie de circulation, peuvent s’avérer fatales pour les conducteurs de deux-roues. Les explications.
Un risque réel pour les usagers de deux-roues
Les garde-fous ont été conçus pour empêcher les véhicules à quatre roues de finir leur course dans le décor. S’ils sauvent des vies d’automobilistes, ils condamnent bien des motards. Les dispositifs les plus anciens sont particulièrement inadaptés aux deux-roues.
En effet, les poteaux espacés qui soutiennent les barrières présentent un danger mortel pour les motards. Victimes d’un accident, ils sont bien souvent trainés au sol et peuvent heurter violemment la barrière qui agit alors comme un couperet.
La Fédération européenne des associations de motocyclistes (FEMA) révèle par exemple qu’en Suède, sur 22 motards tués sur la route en 2014, 6 seraient entrés en collision avec une glissière de sécurité. L’association motocycliste suédoise leur impute même la responsabilité du décès dans 27 % des cas.
Cette vidéo montre une opération de la section Marne de la Fédération des motards en colère pour démontrer les risques de ce type d’équipement.
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Le doublement des glissières
La volonté des groupements de motards ? Que les obstacles soient plus sûrs et installés là où ils ne présentent pas de danger.
Les rails de sécurité les plus anciens peuvent subir un petit aménagement pour les rendre inoffensifs. Il suffit d’ajouter un second rang de rail au niveau du sol.
En 2011, la France a voté pour la présence de "dispositifs de retenue routiers pour motos réduisant la sévérité du choc en cas de collision de motocyclistes avec les barrières de sécurité", devant le Comité européen de normalisation (CEN) sur les équipements routiers. Pourtant, au niveau européen, aucune obligation d’appliquer la norme EN 1317-8 n’a été retenue.
Dans l’Hexagone, les glissières doublées sont progressivement mises en place.
Pour sécuriser l’environnement de la route, il est préconisé de les installer dorénavant plus loin de la route que ce qui est permis aujourd’hui.
Les images montrent qu'une double glissière peut sauver des vies.
Vers des potelets fusibles
Poteaux, glissières, même combat. La Fédération française des motards en colère du Loiret a réussi à faire changer les poteaux anti-stationnement de type baïonnette (rien que le nom…) en potelets fusibles, réputés moins dangereux pour les motards à Châlette-sur-Loing.
"Ils sont cylindriques et se plient à 30° ; le fusible, installé à l’intérieur à la base du potelet casse en cas de choc violent", explique un membre de la FFMC 45 à motomag.com.
Même si des actions sur l’infrastructure routière sont envisagées par le Conseil national de la Sécurité routière, rien ne vaut un airbag pour vous protéger en cas de choc.
Sources : lequipement.fr, fema-online.eu, motomag.com, moto.caradisiac.com
© Euro-Assurance – octobre 2014
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