Alors que plus de 90 % des accidents de la route sont liés à des facteurs humains, l’usage dans le futur de la voiture autonome devrait largement contribuer à la diminution de la mortalité routière. Cependant, le risque zéro n’existe pas, et une question importante se pose alors : en cas d’accident en voiture autonome, qui sera responsable ? Et surtout, pourra-t-on en choisir l’issue ? Le site anglophone Robohub s’est posé la question.
Le dilemme du tunnel
Le propre de la voiture autonome est de prendre seule les décisions de conduite. Si ces décisions sont a priori éclairées (respect des priorités et des distances, vitesse adaptée, etc.) et dénuées de tout élément perturbateur (alcool, fatigue, stupéfiants), reste certaines situations dont l’issue ne peut être que fatale.
Prenons par exemple le dilemme du tunnel, exposé par le site Robohub : vous circulez sur une route de montagne à bord de votre voiture autonome. Alors que vous vous apprêtez à pénétrer dans un tunnel à une voie, un enfant traverse la route et tombe, bloquant l’entrée du passage. Deux solutions s’offrent alors : soit la voiture poursuit sa route et percute l’enfant, soit elle effectue une embardée et vient s’encastrer contre les parois du tunnel. Dans les deux cas, l’accident fait une victime. Mais laquelle ?
Comment la voiture devrait-elle réagir ?
Telle est la question posée par le site à ses lecteurs. Pour 64 % des 110 participants, la voiture doit poursuivre sa route et, fatalement, tuer l’enfant. Comment justifient-ils un tel choix ? La plupart (32 %) en arguant que la faute revient entièrement à l’enfant, qui n’a rien à faire sur ce type de route… Pas faux dans les faits, mais n’est-il pas difficile de rejeter ainsi toute la responsabilité sur un enfant ?
20 % considèrent que la voiture devrait protéger son conducteur en priorité, et 16 % avouent toujours privilégier leur propre vie.
Quand est-il alors des 36 % qui se sacrifient ? Quelles raisons les poussent à préserver la vie de l’enfant plutôt que la leur ? Les réponses sont assez équilibrées. Pour 14 % d’entre eux, c’est justement le fait qu’il s’agisse d’un enfant qui motive leur décision. Un tiers considère que la voiture devrait adopter le même comportement qu’un humain, dont le réflexe serait d’éviter l’obstacle. Enfin, les derniers 14 % ne parviennent pas à une véritable raison, agissant davantage à l’affect.
Et vous, quelle position adopteriez-vous ?
Une décision initiale à prendre
Même si les voitures autonomes ne sont pas encore prêtes à envahir le marché automobile, la question de la responsabilité doit évidemment être posée en amont.
Toujours selon le sondage Robohub, les particuliers considèrent à 44 % que c’est à eux de prendre la décision. Et de paramétrer la voiture une fois pour toute selon leur choix ? Pourquoi pas. On se demande alors comment l’assurance auto interviendra dans ce cas-là. Une évolution de l’offre est à prévoir, et il faudra sans doute adapter les garanties selon la décision du conducteur.
33 % des sondés pensent que c’est au contraire à des experts juridiques d’étudier ce cas, ou encore au constructeur (12 %).
Pour l’heure, le débat reste ouvert, et pose un réel problème éthique. Mais plus qu’une question de responsabilité, ne s’agit-il pas aussi de savoir quel genre d’humain nous sommes dans une situation où la vie et la mort sont en jeu ?
Sources : cnetfrance.fr, robohub.org
© Euro-Assurance – Janvier 2015
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