Fin de la trêve hivernale dès le 1er avril
31.03.2017 - 17h03
Vendredi 3 mars 2017 12:03
Les faits sont là. Selon le CNRS, les maghrébins à la recherche d’un bien locatif ont « un tiers de chance en moins de recevoir une issue favorable à leur demande de visite » qu’un candidat avec un nom à consonance française. En sus, les résultats précisent que même avec une stabilité des revenus, les Français maghrébins auront des chances toujours inférieures au candidat d’origine française, qui lui, ne précise pas sa situation financière.
Pour mener à bien cette étude, les chercheurs à l’origine de l’enquête ont appliqué une méthode de « testing » propre au marché de l’emploi, qu’ils ont transposé à celui du logement. Ils ont donc demandé à quatre personnes (deux ayant des noms avec des patronymes d’origine française et deux avec des noms à consonance maghrébine) de jouer des candidats fictifs.
Le but étant, bien sûr, de savoir si le marché observé dénote une quelconque discrimination. En l’occurrence, ici, l’objectif de l’étude est de savoir si nous sommes face à une réelle discrimination, et non pas une « discrimination statistique » basée sur les risques supposés de loyers impayés ou d’une situation financière plus précaire des personnes immigrées.
Et les résultats sont sans équivoque : sur l’ensemble des annonces, le taux de réponse à des visites est de 42,9 % pour le fonctionnaire français, contre 15,5 % pour le fonctionnaire d’origine maghrébine. Même constat avec les deux autres « cobayes » non-fonctionnaires : 18,7 % pour celui au patronyme d’origine française contre 12,9 % pour celui d’origine maghrébine.
"Ces résultats soulignent une discrimination forte et ce n'est pas lié à la capacité de payer des candidats mais à une aversion pour leurs origines", a souligné Yannick l'Horty, directeur de la fédération de recherche Travail, Emploi et Politiques Publiques du CNRS, en conférence de presse.
La bonne nouvelle, c’est que les associations ont eu vent de ces résultats inquiétants, et que certaines d’entre elles veulent que les résultats soient transmis au procureur de la République.
On rappelle que la discrimination raciale est un délit pénal, punissable de 45 000 euros et assorti de 3 ans de prison pour un particulier et de 225 000 euros pour une agence immobilière.
Sources : lexpress.fr, lacroix.com
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