A l'image de ce que fait le ministère des Transports sur son site avec les chiffres des accidents de la route, le ministère de l'Intérieur met en ligne chaque mois les statistiques des gardes à vue en France. Le hic, c'est qu'il oublie systématiquement de comptabiliser les gardes à vue suite à un délit routier.
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300 000 interpellations passées sous silence
En 2009, les forces de l'ordre ont placé 105 000 conducteurs en garde à vue tandis que la gendarmerie estime avoir interpellé 200 000 "délinquants de la route", sans que l'on sache exactement combien d'entre eux ont été mis en garde à vue.
Ainsi ce sont plus de 300 000 interpellations pour alcoolémie, drogue au volant, défaut de permis ou excès de vitesse qui n'ont pas été prises en compte dans les statistiques du ministère de l'Intérieur en 2009. Quand on sait'qu'entre novembre 2008 et novembre 2009 l'Etat a recensé 581 885 gardes à vue n'excédant pas deux jours, on mesure mieux l'ampleur de l'omission.
La réaction du ministère de l'Intérieur
Ces révélations faisant un peu tâche, le ministère de l'Intérieur n'a pas manqué de réagir par la voix de son porte-parole, Gérard Gachet. Estimant le nombre de gardes à vue pour délits routiers à 200 000, il a soutenu qu'il n'était pas question de dissimuler volontairement les chiffres, rappelant au passage que les chiffres de la Sécurité routière étaient publiés chaque année. Là où le bat blesse, c'est que ces statistiques se limitent au nombre d'accidents, de tués et de blessés sur les routes de l'Hexagone.
Si un journaliste curieux et persévérant peut espérer obtenir les statistiques des radars ou celles des suspensions de permis, il lui est impossible d'avoir celles des gardes à vue pour des délits routiers tout simplement parce qu'elles ne sont pas disponibles.
La garde à vue, première "peine" pour les petits délits ?
Selon Matthieu Aron, journaliste à France Info et auteur de l'enquête sur le sujet, outre le fait que cette omission relève d'un manque de transparence évident, elle est aussi révélatrice d'un certain malaise quant à la disproportion entre la faute commise et la lourdeur de la peine.
Depuis un arrêt de la Cour de cassation de 2004, qui systématise le placement en garde à vue en cas de défaut de permis ou de délit de grande vitesse, la garde à vue semble de plus en plus utilisée comme recours pour tous les petits délits.
"C'est devenu la première peine dans le système [judiciaire] français", estime le journaliste.
Or, pour beaucoup de Français peu habitués à frayer avec la justice, la garde à vue reste une expérience traumatisante.
Gérard Gachet anticipe toute velléité de polémique et réfute un recours excessif à la garde à vue :"Les policiers y ont recours pour des conducteurs en état d'ébriété ou présentant un défaut de permis. Il n'y a pas de dérive."
Cependant, le ministère de l'Intérieur s'est engagé à ce que, à l'avenir, l'outil statistique de la délinquance fasse mieux ressortir les chiffres des gardes à vue routières.
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© Euro-Assurance - Jonathan RODRIGUEZ - février 2010
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