Conduite automobile et handicap ne sont pas antinomiques ! Au-delà du côté pratique que cela représente, prendre le volant permet aux personnes à mobilité réduite de jouir d'une certaine indépendance en se déplaçant seule. Bien souvent, cela rime aussi avec aménagements du véhicule. Choix des systèmes à installer, travaux, homologation... Un travail de longue haleine avant d'accéder à l'autonomie.
Adapter son véhicule à son handicap
Après que la Commission départementale médicale a donné son avis et indiqué si des installations spécifiques étaient utiles à effectuer dans le véhicule piloté, le cas échéant, une dernière étape est nécessaire avant de pouvoir se lancer dans la conduite : l'aménagement de sa voiture.
Afin qu'une personne handicapée puisse conduire, il faut s'assurer que les commandes principales – celles qui garantissent la sécurité du conducteur, des passagers mais aussi des autres automobilistes et des piétons – lui sont accessibles facilement, rapidement et qu'elles fonctionnent efficacement. Ainsi, si une commande de freinage, de trajectoire, de direction ou de changement de vitesse est difficile à atteindre ou à manœuvrer, un aménagement est nécessaire.
Accéder au véhicule
Dans un premier temps, le véhicule doit pouvoir être accessible à une personne handicapée et permettre le rangement de son éventuel fauteuil roulant. Il existe par exemple des systèmes de grue qui déplaceront et rangeront dans le coffre le fauteuil à la place de l'automobiliste, des rampes d'accès ou encore le décaissement du plancher pour permettre à une personne de rester dans son fauteuil tout en conduisant. Les ingéniosités ne manquent pas et essaient au maximum de favoriser l'autonomie. Certaines sociétés, telles que HandiMobil, Lenoir ou Huet, sont même spécialisées dans l'équipement automobile dédié aux personnes à mobilité réduite.
Aménager le poste de conduite
Ensuite, si nécessaire, ce que l'on appelle le poste de conduite doit être adapté au handicap du conducteur. Par exemple :
- Si le conducteur ne peut pas atteindre ou actionner la pédale de frein, un levier accessible manuellement peut être placé au sol ou sur la colonne de direction. Concernant l'accélération, il existe également des alternatives si l'accès à la pédale n'est pas possible : cercle autour du volant sur lequel on fait pression ou encore levier.
- Les manœuvres sur le levier de vitesses peuvent s'avérer compliquées : une boîte automatique ou robotisée vous permettra de changer de vitesse sans le moindre effort.
Ces aménagement coûtent souvent très cher. Renseignez-vous, votre MDPH (Maison départementale des personnes handicapées) peut vous aider à financer de tels travaux.
Homologuer son véhicule
Le véhicule, une fois aménagé, doit faire l'objet d'une homologation (en principe de la directive 2007/46/CE) délivrée par la DREAL (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement). Cette homologation concerne les changements structurels du véhicule (rampes d'accès ou d'ancrage, joystick en lieu et place du levier de vitesse...).
Sans cette agrément, la mention "handicap" ne pourra pas apparaître sur la carte grise, et cela pourrait être très mal perçu, notamment par les assurances. Si ces dernières ne sont pas censées demander à un conducteur s'il est handicapé ou non, il est du devoir de l'automobiliste de prévenir son assureur. Une voiture aménagée n'a en effet pas la même valeur qu'un véhicule lambda, le remboursement sera donc différent !
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Sources : ceremh.org, handicap.fr, quelpermis.com, bonneassurance.com, handicapinfos.com
© Euro-Assurance – Marie Bourdellès – Septembre 2012
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